Le succès des stylistes turcs
Publié le 14/06/2020
Premier volume de notre tour d’horizon des créateurs à la mode nous venant du Bosphore.
Ils sont nombreux, stylistes, couturiers, créateurs de mode, d’accessoires, d’objets de décoration ou d’objets de luxe, à avoir percé ces dernières années, à Istanbul comme à l’étranger. Passage en revue de succès de créateurs turcs, à Istanbul et sur la scène internationale. Volume I de notre feuilleton sur certains des meilleurs créateurs, très chic ou très cool, venus du Bosphore.
Istanbul imprime au fil des ans sa marque en tant que nouvelle capitale de la mode. La Turquie est certes l’une des premières puissances exportatrices de textile dans le monde – elle en exporte dans 160 pays, pour une quinzaine de milliards de dollars US chaque année et à des enseignes aussi célèbres que Hugo Boss, Balmain, Michael Kors ou Zara. Mais au-delà de ses capacités industrielles – du hardware –, c’est sur le champ de la création – du software ou du soft power dans son cas –, qu’elle se fait remarquer et que le talent de ses stylistes et couturiers se voit de plus en plus reconnu. La croissance des profits générés par les achats opérés auprès des participants turcs – marques, créateurs et groupes industriels confondus – lors des Fashion Week et des Collections saisonnières de Paris, Londres, Milan, New York, Shanghai ou Bangkok, est de ces signes illustrant l’évolution.
LE STYLE ET LE CHIC DICE KAYEK
Parmi les créateurs turcs originaires d’Istanbul pour beaucoup, parmi les plus reconnus en Turquie et à l’étranger, figurent, pêle-mêle, à des niveaux de croissance, de rang et de réussite très divers, des marques et noms tels que Atıl Kutoğlu, Selma Çelik, Dice Kayek ou encore Vakko… Autant de noms prisés pour leurs prêt-à-porter féminin et masculin, leurs textiles, accessoires de mode, objets de luxe ou souliers. Parfois encore totalement inconnus auprès des Millenials occidentaux, américains, africains, européens ou asiatiques comme du grand public international, ces noms n’en sont pas moins familiers de certaines des plus grandes marques de mode et de luxe internationales – comme Zegna, Prada ou Burberry, qui ont coopéré ou collaborent encore avec telle ou telle.
La griffe Dice Kayek, à laquelle Vogue a consacré une belle couverture dans l’une de ses éditions en 2019, fondée par le duo des sœurs Ece et Ayse Ege, tire son influence de l’héritage artistique et culturel ottoman mais aussi du Paris moderne, où les deux sœurs sont établies. Toutes deux ont créé en 1992 un univers tournant autour de l’art, des géométries architecturales, du cinéma et de leurs propres souvenirs donnant vie à un style poétique et non moins atypique, très assumé, à des silhouettes sensuelles, très féminines, faites de robes de ballerine, de tunique de satin de soie blanc, de drapés colorés près du corps. Dice Kayek, c’est toujours chic et spectaculaire.
ATIL KUTOGLU HABILLE LES PRINCESSES AUTRICHIENNES
Autre valeur sûre de la scène mode turque, et d’Istanbul, où il réside, le créateur Atıl Kutoğlu, inspiré lui aussi par l’héritage historique turc, passé par les marques Vakko et Beymen et grand expert des modes européennes. Avec sa marque éponyme, il a couru les Fashion Weeks de Milan, New York, Munich, Düsseldorf, et est devenu ultra célèbre en habillant, parmi ses clients, les princesses d’Autriche Camilla von Habsburg et Francesca von Habsburg, Naomi Campbell ou Karolina Kurkova. Le créateur Ozgur Masur, également établi à Istanbul, dessine lui aussi d’extraordinaires ensembles, pleins de romantisme, pour la Femme élégante et moderne.
Il s’est fait connaître en partie en Europe, en France, en Allemagne, avant de fonder en 2008 sa première collection puis sa marque devenue très prisée parmi les célébrités turques. Tout comme d’ailleurs la célèbre créatrice Arzu Kaprol, qui a créé sa marque en 1998 et a depuis participé à tous les salons et Fashion weeks, d’Istanbul à Milan, de Paris à New York. Elle dévoile des collections sans cesse marquées par de subtiles géométries, par une liberté marquée par l’audace, et par de surprenants détails qu’elle aime venir loger dans la plupart de ses vêtements.
Mais le meilleur des créateurs turcs se cache aussi derrière parfois de simples noms, connus de tous du côté du Bosphore, ou de simples lettres initiales. Comme l’emblème Dogo, lancée en 2006, très populaire, qui a réussi à imprimer des designs créatifs sur des chaussures pour la première fois dans le monde – elle dispose aujourd’hui de cinq mille modèles originaux conçus pour ses produits, chaussures, sacs mais aussi vêtements et produits de décoration intérieure. La marque Kayra, établie depuis 1992, est devenue pour sa part l’une des sociétés leader en Turquie et à Istanbul, avec une capacité de production d’un demi-million de pièces annuelles exportées dans le monde entier. Quant à la griffe phare Vakko, fleuron de la mode turque, elle produit et vend du textile, de la maroquinerie et des accessoires pour la Femme et l’Homme, et a réussi à se métamorphoser au fil du temps, en Turquie, en l’un des noms du luxe !