Interview avec Prea Vani Varma, diplômée du MBA Mode et Media
Diplômée d'un MBA en Mode & Media, l’Indienne Prea Vani Varma est devenue un phénomène après avoir déclaré au quotidien Times of India que Paris était « la meilleure ville qui soit pour étudier la mode. »
D’où venez-vous en Inde et pouvez-vous nous en dire plus sur votre vie et sur votre carrière à New Delhi ?
Prea Vani Varma : Je suis née et j’ai grandi en Inde, à New Delhi, dans une famille qui a toujours porté les rêves et les aspirations de la petite fille que j’étais. J’avais 14 ans lorsque je suis allée à Paris, en France, pour la première fois et la rue et le premier magasin que je voulais visiter était Chanel, rue Cambon. C’est alors que j’ai su qu’un jour, je m’envolerai pour Paris pour apprendre davantage de ce monde. J’ai obtenu un baccalauréat en littérature anglaise et une maîtrise en relations publiques et en communication d’entreprise dans de prestigieuses écoles indiennes.
Prea Vani Varma
Rapidement, à l’âge de 24 ans, après avoir travaillée durant deux ans dans le monde de l’entreprise et des technologies, loin du secteur de la mode, j’ai dit à mes parents qu’il était temps que je réalise mon rêve vieux de dix ans. Je savais dès lors qu’un jour, je rejoindrai les bancs d’IFA Paris, que je vivrai à la Cité Universitaire et travaillerai idéalement à la Fashion Week de Paris et aux salons. Après avoir finalisé mon MBA Mode & Media d’IFA Paris, je suis retournée à New Delhi et aujourd’hui, je suis responsable du digital et des médias au Fashion Design Council de mon pays – lequel œuvre à la promotion et au développement de 400 stylistes, mannequins, chorégraphes et artistes indiens aux niveaux local et mondial. Les principaux événements sur lesquels je travaille sont la Semaine de la mode en Inde (printemps/été et automne/hiver) et la Semaine de la couture en Inde.
Vous êtes devenue un phénomène sur le net après avoir déclaré dans une interview au Times of India que Paris était le lieu idéal pour étudier la mode. Vos propos sont devenus viraux. Que vous ont apportées précisément ces études suivies à Paris et au sein d’IFA?
Prea Vani Varma : IFA Paris m’a permis de suivre les cours qui m’intéressaient vraiment. Le programme MBA Mode & Media nous aide à mieux comprendre le passé et à trouver des solutions pour l'avenir des médias de la mode. On nous donne l’occasion de créer, de conceptualiser et de styliser un magazine ou encore de visiter le siège de Elle China à Shanghai afin d’apprendre comment un magazine peut devenir interactif, par exemple avec Super Elle. Les membres du corps professoral d’IFA Paris ont été d’une grande aide et d’un soutien sans faille, ce qui m’a permis de m’investir encore plus dans la vie de l’école et dans mes matières.
Vous avez également dit que le fait d'étudier avec autant de nationalités différentes vous avait ouvert l'esprit vers d’autres pays et d’autres cultures. Dans quel sens ? J'ai lu que vous aviez le sentiment d’être devenue durant vos études à Paris une « citoyenne du monde ! »
Prea Vani Varma : En effet, je me considère fièrement comme une citoyenne du monde d’aujourd’hui. Après avoir parcouru le monde avec ma famille et avec mes amis et ensuite avoir vécue à Paris pendant deux ans, je suis devenue une femme éprise d’une vision globale et sociale. Mes expériences m’ont aidé à mûrir professionnellement et personnellement.
Pendant vos études à Paris, vous avez également travaillé et effectué des stages. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces expériences ?
Prea Vani Varma : Je suis arrivée à Paris le 7 septembre juste avant la Fashion week et j’avais hâte de débuter des stages. J’ai effectué mon premier stage dans les coulisses du défilé de mode de la marque INGIE Paris et j’ai d’ailleurs profité de cette occasion pour rencontrer et interviewer des mannequins pour le blog d’IFA. Durant ces stages, vous pouviez ne pas être payée mais c’est comme ça que l’on multiplie les expériences et que l’on noue des contacts. Je suggère à tous les étudiants de faire ce type de stage et de ne pas se sentir trop floués s’ils ne sont pas payés.
Prea Vani Varma
Vous avez également réalisé un documentaire sur la situation des travailleurs indiens et bengalis dans les usines de vêtements et de textiles. Le genre d’expérience qui change une vie !
Prea Vani Varma : En grandissant en Inde, j’ai visité avec mon père des usines de confection et une fois, j’ai eu l’occasion de me rendre à Dhaka, au Bangladesh, où j’ai rencontré des travailleurs d’usines de confection et leurs familles. Une école créée par une école américaine était située dans la banlieue où les enfants de ces travailleurs étaient éduqués. Lors d’un de nos cours à IFA Paris, on nous a montré le documentaire The True Cost et instantanément le souvenir d’avoir enseigné et joué avec ces enfants heureux m’a donné l’idée de mon projet de Capstone. Le documentaire The True Cost relate des histoires dramatiques et des incidents qui se produisent dans le monde entier avec ceux qui fabriquent la fast-fashion d’aujourd’hui. Mon projet était de mettre en valeur ce revers. Mais il y a aussi très peu de documentaires et d’études montrant les efforts actuellement déployés pour la sécurité et le bien-être des travailleurs de l’industrie du vêtement et de leurs familles. Après l’incendie et l’effondrement des usines de confection en 2012 et 2013, les marques qui investissent en Inde et au Bangladesh se sont sérieusement effondrées. La tentative de réaliser un documentaire visait à ramener ces marques à investir car le type de main-d’œuvre, de textiles et de matériaux disponibles dans ces pays est extrêmement bon et abordable. De réels efforts sont déployés pour améliorer les situations, même si elles sont encore imparfaites. Il faut donner une chance à cette tendance. J’ai visité des usines de confection à Manesar, une ville industrielle située dans l’Haryana, pour interroger et documenter la façon dont les propriétaires de vêtements investissent pour répondre aux besoins de base tels que les repas, le transport et la création d’un environnement de travail sûr et propre. J’ai présenté mon documentaire à la Cité Universitaire à des étudiants étrangers qui avaient des questions sur la manière dont ils pouvaient contribuer eux aussi à la sensibilisation ou à la promotion d’un bon environnement de travail. Nous devrions tous faire de même car, en tant qu’étudiants et professionnels de la mode, nous sommes responsables, nous sommes le département des ressources humaines pour tous ces travailleurs !
Quels sont vos projets actuels et à venir ?
Prea Vani Varma : Je souhaite faire avancer cette initiative, retourner au Bangladesh et même dans d’autres pays produisant des vêtements à grande échelle. Documenter mes expériences ; travailler avec les propriétaires et les travailleurs pour améliorer la situation des entreprises de la mode. La mode n’est pas glamour si au fond des milliers de personnes perdent leur gagne-pain. Ce serait formidable si les étudiants en mode approfondissaient ces sujets et trouvaient des solutions. J’aimerais les guider dans cette voie et travailler avec eux !
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