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Journée internationale des droits des femmes : la mode vectrice d’émancipation

La journée internationale des droits des femmes est célébrée à travers le monde tous les 8 mars. Les Nations Unies ont officialisé l’évènement en 1977, même s’il avait déjà lieu dans différents pays et cultures. Ce jour de l’année est placée sous le signe du rassemblement, du partage et de la mobilisation en faveur des droits des femmes. Le 8 mars permet de faire un bilan sur la situation de la femme dans la société.

Bien souvent, l’industrie de la mode est pointée du doigt pour son côté superficiel et ses dictats stricts, voire sexistes. Les grandes tendances à suivre seraient des freins à la liberté et l’émancipation des femmes. Le corset ou autres accessoires contraignants ont marqué l’imaginaire collectif. Ces habits entravaient le corps de la gent féminine. Les modes des siècles passés limitaient leur confort et leurs mouvements.

Pourtant, au fils des siècles, certains courants de la mode et créateurs ont pu jouer un rôle dans la lutte pour les droits des femmes. Parmi eux, on peut citer le souffle libérateur porté par Coco Chanel dans les années 1930 qui démocratise le « style à la garçonne », c’est-à-dire le look pantalon et tailleur. Ou encore, le premier smoking pour femme de la mythique collection automne-hiver, dévoilé par Yves Saint Laurent en 1966. Les vêtements qui étaient destinés aux hommes se retrouvent dans le vestiaire des femmes. L’objectif était de mettre tout le monde sur un pied d’égalité, de créer une garde-robe unisexe en s’appropriant l’image sérieuse et supérieure réservée jusqu’alors aux hommes. Dans les années 30, Coco Chanel façonne le style garçonne avec des tenues souples et fluides. Le style et le mode de vie priment. Elle met le vêtement au service de celle qui le porte et non l’inverse. Les tissus et formes sont adaptés aux besoins des femmes actives, autonomes et rebelles. Plus tard, au cours des années 60, Yves Saint Laurent tente de donner le pouvoir à la femme par ses vêtements : « La mode n’était pas seulement faite pour embellir les femmes, mais aussi pour les rassurer, leur donner confiance, lui permettre de s’assumer. » Durant cette même période, un nouveau symbole fait son apparition, la minijupe. Aujourd’hui normalisée, cela était loin d’être le cas lors de son lancement par Mary Quant. Cette styliste britannique a décidé de raccourcir ses jupes pour séduire sa clientèle et pour célébrer l’image d’une femme affranchie des codes vestimentaires conservateurs. S’en est ensuivi un conflit intergénérationnel. Les jeunes femmes étaient en recherche de liberté et avaient la volonté d’assumer leur sexualité. Face à elle, leurs parents, qui voyaient la minijupe comme le summum de la vulgarité. Cette vision a été balayée par le succès de la pièce de tissu. Les couturiers l’ont popularisée. Les stars comme Catherine Deneuve ou Brigitte Bardot l’ont adoptée. Déclinable de plein de façons, la jupe fait désormais partie du paysage de la mode et de la garde-robe des femmes fières et libres.

Ces dernières années, la représentation de la masculinité et de la féminité ont fini par se mélanger. Les hommes et les femmes prennent leur revanche sur les dictats sociétaux par la mode. Les collections unisexes se multiplient. Les dressings font abstraction de l’identité de genre des individus.

Au même titre, les questions de diversité ont fait leur apparition dans les débats de ces dernières années. Aujourd’hui, on tend à adapter les formes et les matières à tous les corps. Les créateurs et créatrices cassent les codes et mettent à l’honneur des mannequins de toutes morphologies. Le marketing et la publicité normalisent de plus en plus la vision de ce qui était considéré comme des complexes, des imperfections. Tous les corps sont maintenant affichés, défilent sur les podiums.

Toutefois, la mode contemporaine doit encore faire face à une société imprégnée de la culture du viol. Ce concept sociologique renvoie à l’ensemble des comportements et des attitudes qui minimisent, normalisent, voire encouragent les violences sexistes et sexuelles. Certains détracteurs cherchent sans cesse à sexualiser et à rendre vulgaire le corps de la femme, voire se l’approprier. Il est encore courant d’entendre, par exemple, que la jupe est un vêtement de fille légère ou que la tenue est une justification suffisante aux agressions. La société limite parfois l’inclusion des corps et des sexualités dans la mode. Et si le corset visible a été chassé des garde-robes, le poids d’un corset mental pèse encore sur de nombreux individus. La quête d’un corps mince et svelte joue un rôle dans la société et donc sur les tendances vestimentaires.

En parallèle de mouvements sociaux et féministes, les créateurs et créatrices de mode ont libéré les codes vestimentaires pour faire progresser les droits des femmes. Des pièces incontournables comme la minijupe sont devenues des symboles forts de l’émancipation féminine. La mode a de ce fait un rôle essentiel à jouer. Elle est un outil pour lutter contre les visions archaïques et discriminantes des corps.

C’est ce qu’enseigne IFA Paris à ses étudiants. Créer des vêtements n’est pas anodin. Cela peut permettre de transmettre une vision du monde : celle d’une mode adaptée pour tous, fluide et inclusive. Loin des codes sexistes et stricts imposés aux corps des femmes depuis des siècles. La journée des droits des femmes est, pour nous, l’occasion de rappeler les acquis fragiles et les rôles de chacun dans la société. Il est nécessaire de continuer cette lutte, en vue d’une société plus juste et égalitaire, et cela passe notamment par la mode.

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