Interview exclusive avec Thierry Suc – Producteur du Jean-Paul Gaultier Fashion Freak Show
Thierry Suc est l’un des plus grands managers d’artistes et producteurs français. Il a produit les tournées de Juliette Greco, Mylène Farmer, Michel Sardou, Mc Solaar, Valérie Lemercier, Calogero, Zazie, Etienne Daho ou Yannick Noah. Il a coproduit des comédies musicales comme Priscilla, folle du Désert, jouée à Sydney, Toronto, Londres, Milan, Sao Paulo ou Broadway. Il produit depuis trois mois et jusqu’au 16 juin 2019 le « Jean-Paul Gaultier Freak Show », aux Folies Bergères à Paris, et a accepté de répondre en exclusivité aux questions d’IFA Paris.
Quelle a été la genèse du Fashion Freak Show ? Comment ce spectacle est-il né ? Sans doute connaissiez-vous depuis longtemps Jean-Paul Gaultier car il a confectionné assez tôt les tenues de scène de la chanteuse Mylène Farmer que vous produisez notamment ?
Nous nous sommes rencontrés Jean-Paul Gaultier et moi-même il y a une dizaine d’années pour le spectacle de Mylène Farmer au Stade de France dont il a assuré les costumes. Puis nous avons de nouveau travaillé ensemble pour le spectacle de Florence Foresti à Bercy en 2012 et de Mylène Farmer en 2013. À l’issue de ces rencontres, Jean-Paul Gaultier m’a proposé un jour de nous voir afin de me parler de son envie de créer un vrai spectacle sur la mode, puisque lui avait toujours présenté des défilés comme des spectacles mais malheureusement uniquement pour quelques « privilégiés. » J’ai trouvé cette idée très innovante et nous avons commencé il y a quatre ans maintenant à développer ce projet qui est devenu aujourd’hui le premier spectacle de mode, de danse et de musique au monde : le Fashion Freak Show.
On vous connaît comme producteur des concerts et tournées de grands artistes – Mylène Farmer, Etienne Daho, Mc Solaar, Calogero, Zazie, Raphaël, Valérie Lemercier, Jamel Debbouze, Laurent Gerra et tant d’autres… Monter un tel spectacle était-il une première pour vous ? Comment le qualifiez-vous ? Quelles étaient les difficultés et comment avez-vous travaillé avec Jean-Paul Gaultier ?
Ce spectacle, qui n’est pas exactement une comédie musicale, ni réellement une revue, correspond néanmoins plus aux codes de ces deux catégories. Il faut prendre de lourds risques financiers avant de commencer et de se lancer dans une telle aventure, et avant d’espérer amortir un jour l’investissement. Aussi était-il important de réunir un casting de créateurs autour de Jean-Paul. Plusieurs talents nous ont rejoints : Tonie Marshall pour codiriger la mise en scène, Nile Rodgers pour la bande son, Marion Mottin pour les chorégraphies et Raphael Cioffi pour l’écriture du livret.
Pourriez-vous nous livrer une ou deux anecdotes sur le perfectionnisme de Jean-Paul Gaultier, sur sa façon de quêter l’esthétisme et la beauté jusque sur la scène des Folies Bergères ?
Jean-Paul est là depuis des mois de façon omniprésente. Bien sûr, il doit encore créer deux défilés par an de Haute Couture mais on peut dire que le Fashion Freak Show le monopolise complètement depuis l’été 2018. Il voit tout, son œil et ses oreilles perçoivent tout. Et tout en gentillesse et humanité, il garde un regard acéré sur le moindre détail.
« Nous espérons vivement que le Jean-Paul Gaultier Freak Show pourra être présenté dans les plus grandes villes chinoises ! »
Envisagez-vous d’emmener ce spectacle en Asie ? En Chine ?
Ce spectacle a été conçu pour voyager dans le monde entier. De nombreux producteurs asiatiques sont intéressés et bien entendu, nous espérons vivement qu’il pourra être présenté dans les plus grandes villes chinoises. L’avenir nous le dira !