Les créations de mode iconiques des grandes maisons du luxe
Publié le 17/03/2021
Ils sont hommes ou femmes, décédés ou encore vivants, mais ils sont tous des créateurs emblématiques ayant marqué l’histoire de la mode. Par leur instinct visionnaire, leur audace ou leur singularité, ils ont signé des pièces avant-gardistes désormais devenues cultes, indissociables de l’ADN des grandes maisons du luxe dont ils sont les pères fondateurs.
Seuls quelques stylistes mythiques sont parvenus à relever le défi : faire que la notoriété du modèle dépasse la leur. Ces best sellers mondiaux sont entrés dans la légende des « vêtements modèles », revisités au gré des tendances, et dont le succès, centenaire pour certain, ne se dément toujours pas !
La petite robe noire de Gabrielle Chanel
Même si les années folles s’illustrent volontiers par la douce musique du jazz ou celle plus entrainante du Charleston, la fête n’est pas dans tous les esprits. Nombreuses sont les veuves de guerre à porter le deuil, vêtues de robes noires longues, corsetées et austères. Le génie de Chanel sera de parvenir dès le début du XXème siècle, à convertir le noir deuil en noir révélateur d’élégance. En 1926, le modèle de la petite robe noire signé Mademoiselle détonne par sa simplicité ; la matière fluide libère les corps, le col ras de cou et la longueur audacieuse (à peine aux genoux), séduisent toutes les femmes. Adoptée par les plus grandes actrices hollywoodiennes, la petite robe noire traversera les années avec le même succès, revisitée sans cesse par les différents courants stylistiques. De la mode garçonne, au style new-look ou hippy, de la scène rock aux bureaux de La City, elle est encore aujourd’hui de tous les vestiaires féminins et bien sûr, de tous les défilés Chanel !
La marinière de Gaultier
Les rayures n’ont pas toujours eu la cote…Tandis qu’au moyen âge, elles stigmatisent les prostituées ou les condamnés, elles symbolisent à partir de 1858 l’uniforme de la Marine Nationale. Il faudra attendre le début du XXème siècle et un fort engouement pour les premières stations balnéaires, avant qu’elles ne s’ennoblissent.
Dès 1913 à Deauville, une certaine Coco Chanel commercialise la première marinière sous l’apparence d’une blouse fluide en soie, rehaussée d’un col marin. Plus tard, le couturier YSL s’inspirera du véritable tricot rayé pour la propulser sur les podiums (Collection nautique, 1966), mais c’est Jean Paul Gaultier, qui, dès son premier défilé en 1976, se la réapproprie pleinement.
La collection de l’homme objet, « Toy Boy » en 1983, scelle à jamais le destin de la marinière rayée à celui de l’enfant terrible de la mode. Par-delà le vêtement, elle devient sa signature. Très éloignée du marqueur social du début du siècle dernier, revisitée, réinterprétée, elle s’impose comme l’élément phare du patrimoine Gaultier.
A force de défilés spectacles, JPG renverse les conventions du vêtement de travail pour hisser la marinière au rang de pièce Haute Couture. Le précurseur des pièces no-gender, a su faire du petit top rayé, un basique de tous les dressings mixtes.
Tailleur Bar de Christian Dior
Tel l’architecte qu’il rêvait d’être, Christian Dior structure dès son premier défilé, en 1947, les lignes de ses vêtements. La collection Corolle, largement inspirée par les fleurs, bouleverse la silhouette féminine, pour embraser une nouvelle tendance, celle du New Look.
En rupture avec les tenues habituelles de l’époque, Dior cintre les tailles, souligne les bustes, adoucit la carrure, découvre les jambes…Le tailleur Bar sera la pièce maitresse de son premier défilé pour finalement incarner à jamais l’esprit Dior. Composé d’une veste crème à basques arrondies et d’une jupe plissée en laine noire, le 2 pièces bouleverse les codes de la Haute couture, créant une véritable révolution dans le microcosme du vêtement de luxe.
La veste Bar, réinventée plus d’une vingtaine de fois du vivant de Dior, devient l’identité de la maison du même nom, revisitée depuis par les Directeurs Artistiques successifs de la marque, d’YSL à Gianfranco Ferré, de John Galliano à Maria Grazia Chiuri.
Chaque année, riches sont les créations, originales sont les lignes mais combien parviendront à marquer les esprits au point de traverser les décennies et incarner à jamais le patrimoine vivant de leurs maisons respectives ?