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Interview avec Ana Maria Sarmiento, diplômée du Cycle Expert Fashion Business

« Mes études à IFA Paris ont été le pont reliant mes compétences en tant que femme d'affaires avec ma passion pour l'art, la mode et l’esthétique », dit la styliste colombienne et créatrice Ana Maria Sarmiento, fondatrice de la marque de bijoux Flor Amazona.

D’où venez-vous en Colombie ? Pouvez-vous nous parler un peu de votre famille, de votre ville et de votre pays ?

Ana Maria Sarmiento : Je viens de la ville de Bucaramanga. Mon enfance est faite de souvenirs de nature, de sports, de plage. Mon père était capitaine de navires marchands et enfant, je voyageais sans cesse à l’étranger,  découvrant tel pays, à chaque fois une nouvelle culture. Mes frères et moi étions des rats de bibliothèque, nous passions notre temps à lire, à étudier. Quant à ma mère, elle est mon inspiration ultime, une « Glamazon » – terme liant le glamour et la mode amazone –, une femme d’affaires à la tête de sa propre société et une mère dévouée.

Comment et pourquoi avez-vous rejoint la scène de la mode colombienne ?

Ana Maria Sarmiento : J’ai rejoint le monde de la mode à Paris. J’ai en effet vécu à l'étranger durant dix ans, aussi à Milan, Berlin, Londres et enfin en Colombie, où je suis revenue il y a 2 ans – bien que ma marque ait été créée il y a 4 ans. J’ai commencé à l’étranger puis suis retournée vivre dans mon pays, et cela a marché ! Nous distribuons maintenant nos produits dans 5 continents et 17 pays. Le fait est que j’aime les bijoux et la Colombie ! Et si je me considère ultra colombienne, je me sens aussi très internationale. Je veux que toutes les femmes, à travers Flor Amazona, expérimentent la touche « Glamazon » ! J’aime les bijoux depuis toute petite à vrai dire ; ils sont d’ailleurs au cœur de la mode colombienne. Je pense que c’est très personnel mais vous pouvez tout à fait être dans le « show off » et montrer vos bijoux. Ils définissent votre humeur, votre style, ajoutent à l’élégance. Les bijoux sont émotionnels, ils parlent à l’intrinsèque.

Comment définissez-vous la scène de la mode colombienne, le style local, les tendances ?

 

TCacique Green (Courtesy by Flor Amazona)TCacique Green (Courtesy by Flor Amazona)

Ana Maria Sarmiento : La Colombie, c’est mon âme, mon inspiration. J’aime me réveiller aux montagnes, aux fruits, aux gens, aux travailleurs. La Colombie a tout. Je fais partie du projet gouvernemental « Colombia is the Answer », et en tant qu’ambassadrice, je veux promouvoir l’image de mon pays. La mode colombienne est jeune, donc très créative et aussi chaotique, mais de façon positive ! Nous sommes fiers de nos racines, et il y a, dans notre création, beaucoup d’artisanat, de couleurs, de techniques traditionnelles de tissage. Les tendances, elles, dépendent de la ville et de la météo ! Bogotá est froide et pluvieuse, avec une ambiance urbaine et pop, alors qu’à Carthagène, la côte est ensoleillée toute l’année et la tendance y est plus Caribbean chic, influencée par les ambiances de villégiature. Les femmes, dans la culture latine, accordent tant d’attention à leur apparence. Nous sommes toujours habillées, même sans occasion spéciale. C’est ainsi que nous fonctionnons !

Quand et comment avez-vous décidé de rejoindre IFA Paris et y faire un MBA Management de la Mode et jusqu’à quel point vos études y ont-elles été utiles, enrichissantes ?

Ana Maria Sarmiento : J’ai étudié à IFA Paris en 2010. J’ai commencé à IFA parce que je voulais passer de l’industrie de la finance à la mode. J’ai un diplôme en finances et marketing et à 22 ans, je travaillais déjà comme banquière. Et si j’aimais mon métier, je n’aimais pas trop ce secteur, qui manquait à mes yeux de créativité et de charme. Après 4 ans à la banque, j’ai saisi ma chance. Mes études à IFA Paris ont été le pont reliant mes compétences comme femme d’affaires avec ma passion pour l’art, la mode et l’esthétique. J’ai appliqué les finances, la stratégie et le marketing à la mode. A IFA Paris, dont je suis sortie avec un MBA en Management de la Mode, j’ai appris mon métier d’entrepreneure. Grâce à cette école, j’ai aussi construit un réseau inestimable en Chine et en Europe, dont je bénéficie encore.

Quand et comment avez-vous lancé votre propre marque Flor Amazona. Cela a-t-il été difficile ? Quels sont vos objectifs désormais ?

Ana Maria Sarmiento

Ana Maria Sarmiento

Ana Maria Sarmiento : Avant de fonder Flor Amazona, j’ai débuté ma carrière dans une banque mais ai aussi, par la suite, travaillé aux Nations Unies en Autriche. Puis, j’ai finalement rejoint l’industrie créative comme directrice d’une marque mondiale d’un groupe de beauté européen. J’ai alors constaté l’absence, sur le marché, d’une marque symbolisant le glamour colombien. J’ai alors voulu briser les clichés autour de mon pays et ai créé Flor Amazona, en 2012. J’ai découvert qu’être une jeune femme entrepreneure n’est pas facile. Il faut beaucoup de détermination pour garder son nom dans l’industrie, de la patience et du sang-froid. Le plus difficile, au début, c’est à la fois la production, la trésorerie et le suivi des commandes des clients. Mon objectif, désormais, est de développer une ligne appelée Casa Jaguar, en ouvrant un premier magasin.

Considérant le nom de votre marque, vous semblez très inspirée par votre culture, par l’histoire et par les traditions de la Colombie. Pourquoi est-ce si essentiel pour vous ?

Ana Maria Sarmiento : Flor Amazona représente en effet la Colombie et la culture. C’est une marque qui soutient nos traditions tout en infusant un style contemporain portable par la femme moderne. Nous travaillons avec des tribus indigènes afin de garder vivant l’artisanat traditionnel et utiliser ses couleurs vives. Beaucoup de nos pièces sont influencées par les traditions tribales. Les indigènes créent des modèles de bijoux représentant les visions de leurs rêves, alors nous nous réunissons avec eux pour discuter de ceux qui les ont marqué et comment nous pouvons les représenter dans nos dessins, en termes de modèles, de couleurs et de lignes. Hugo, notre leader indigène et son groupe, nous proposent de vieux motifs qui illustrent la nature de la forêt tropicale, leurs visions chamaniques et les symboles de leurs dieux, pour qu’on puisse créer au final des pièces qui apportent la paix et la fortune à son créateur et à son porteur.

C’est pourquoi vous considérez que Flor Amazona s’adresse à toutes les femmes ? 

Ana Maria Sarmiento: Absolument. Flor Amazona parle à la fois aux femmes aimant la mode, le voyage, aux filles qui aiment la vie ! A la fois sexy et fortes ! Une vraie glamazon est féminine, confiante, forte et élégante.

Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes créateurs de mode inspirés par votre parcours ?

Ana Maria Sarmiento : Croyez-y, adaptez-vous et soyez fort ! N’abandonnez jamais. Si votre entreprise connaît des difficultés, cherchez l’erreur, cela peut être à cause du prix, de la communication, du calendrier, et cela n’est pas forcément de votre fait. Quand on crée un produit commercial et qu’on cherche le succès, il faut prêter attention à l’offre du marché, à son équipe, à sa stratégie, à ses prix, à ses canaux de distribution, et ne pas se concentrer uniquement sur les tendances et sur la conception.

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